Le cache-cache de la Saint Ilya
L’histoire se passe en Serbie, d’où sont originaires mes parents.
L’arrière-grand-père de mon père, Sava, avait une maison dans un petit village appelé Kusiljevo, à environ une heure et demie de route de la capitale Belgrade.
Mon père y passait beaucoup de temps.
La maison était assez grande, avec un immense jardin de 3000 m².
Devant le portail du jardin, il y avait une sorte de petit fossé, qui permettait de laisser écouler l’eau en cas de forte pluie jusqu’à un petit fleuve non loin de là. Pour rejoindre la route, il fallait donc passer par ce petit pont.
Chaque année, le 2 août, mon arrière-grand-père invitait toute sa famille, ses six frères et sœurs, ainsi que tous leurs enfants et petits-enfants, voisins et amis pour célébrer Sveti Ilija (Saint Ilya), le saint patron du village.
Devant la maison, il y avait une terrasse ouverte sur le jardin, qui était à l’opposé de la route.
Dans la soirée, pendant que les adultes dinaient et parlaient, mon père et ses cousins jouaient à cache-cache dans le jardin.
Mon père, alors enfant, s’était caché sous le petit pont devant le jardin. Il y resta caché un bon moment, au point de s’endormir.
Ses amis eurent beaucoup de mal à le retrouver, surtout qu’il faisait déjà nuit noire.
Au bout d’un certain temps, ils demandèrent de l’aide à leurs parents. Environ une heure de recherche plus tard, ma famille envisageait d’abandonner, pensant que mon père faisait exprès de ne pas sortir de sa cachette. C’était un petit village, tout le monde se connaissait et ils ne s’inquiétaient pas plus que ça.
Un peu plus tard dans la soirée, alors que tout le monde était retourné à table discuter, ils furent surpris de voir arriver mon père, totalement déboussolé, qui venait de se réveiller et de sortir de sa cachette.