La médaille porte-bonheur
Mon oncle est mort très âgé à l’hôpital de Boulogne. Je lui ai rendu visite la veille de son décès. Il avait connu les tranchées et vu mourir de nombreux compagnons pendant la Première Guerre mondiale. Il a vécu toute sa vie avec un éclat d’obus dans sa jambe gauche et il ne voulait jamais trop parler des combats, mais il m’a raconté un histoire ce jour-là qu’il n’avait jamais racontée à personne.
« Quand je suis parti à dix-huit ans, maman, ta grand-mère Marie m’a donné une médaille en disant qu’elle me protégerait. J’ai rangé la médaille dans mon portefeuille. Quand j’ai reçu des éclats d’obus, si la médaille n’avait pas arrêté celui qui a touché ma poitrine, il m’aurait tué. Ma mère avait bien protégé son fils. »
