Héritage colonial

Une de mes tantes s’est mariée en 1958 avec Paul qui était militaire de carrière.

Lorsqu’il mourut, un notaire ami du mari de ma cousine lui donna un conseil : « Si j’étais toi, j’inviterai ta femme au restaurant et je la ferai boire un peu, parce qu’elle risque d’avoir une petite surprise à l’ouverture de la succession. »

Effectivement, il s’avéra que son père, lorsqu’il était en poste en Indochine avant son mariage, avait, comme beaucoup d’officiers, une concubine sur place, mais également un enfant. Ma cousine découvrit donc à cette occasion l’existence d’une demi-sœur. Son père envoya de l’argent pour subvenir aux besoins de sa progéniture avec l’accord de sa femme.

Quelques années plus tard, en 1968, sa maîtresse indochinoise intenta un procès en reconnaissance de paternité. La jeune eurasienne vint s’installer en France et fut acceptée par la majeure partie de la famille, mais une de mes cousines a toujours refusé de la voir ou de lui parler.

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