Irrévérencieux

Mes grands-parents avaient trois enfants pas encore adolescents quand ma grand-mère découvrit qu’elle souffrait d’un cancer incurable. La famille vivait en Sologne et disposait de revenus confortables.

Elle fit promettre à mon grand-père de bien s’occuper des enfants, ce qu’il aurait fait de toute façon, mais aussi de faire construire une maison pour accueillir les handicapés et d’en confier le soin aux religieuses de leur congrégation. Au décès de ma grand-mère, la promesse fut tenue et la gestion de l’hospice tout neuf assuré par la Révérende. Celle-ci prit grand soin de son institution. Bien sûr, elle avait souvent besoin de rencontrer mon grand-père pour régler une multitude de petits ou grands problèmes. A force de se voir, leurs rapports passèrent du respect à l’estime et de l’estime l’affection et de l’affection à quelque chose de plus incontrôlable. Bref, ils tombèrent amoureux. La congrégation perdit sa révérende, mais mon grand-père trouva une seconde épouse.