Le coup de l’Ankou

« Dis Papy, tu veux bien me raconter une histoire ? »

« Clémence, il est tard. Il faut dormir maintenant »

Après négociation, il me raconta un mystérieux récit légendaire avec comme personnage principal, l’intrigant Ankou.

Il était une fois un paysan qui après de longues années de travail acharné rendit l’âme lors d’une nuit de la pleine lune.

L’Ankou, un dieu gaulois, collecta l’âme de ce pauvre paysan dans sa charrette grinçante et la conduisit dans l’Autre Monde en passant par les Monts d’Arrée, nos montagnes bretonnes ! Seulement, le paysan avait un garçon à peine plus âgé que toi, nommé Loïc. Le garçon était tellement triste qu’il décida de venger son père en se confrontant au célèbre Ankou. Loïc avait perdu la raison ! Quelques jours plus tard, les habitants du village de Ploumilliau, dans le pays de Lannion, entendirent le « WIG HA WAG » de la charrette de l’Ankou, qui annonce un nouveau décès. Suite à cet appel Loïc décida de mettre son plan à exécution. Cependant, reconnaitre l’Ankou n’est pas une mince affaire ! Il est toujours vêtu d’un grand manteau couleur nuit, d’un chapeau à bord large et il ressemble à un honnête homme. Tout d’un coup, Loïc vit l’Ankou prendre le corps du nouveau défunt.

Bien sûr, il n’aurait jamais dû voir ce qu’il avait vu ! L’Ankou se vengea et poursuivit le garçon. Loïc courut de toutes ses forces pour se délivrer de l’emprise de ce dernier. Mais jamais il ne réussit à s’enfuir du champ maudit dans lequel ils se trouvaient. Au lever du jour, le lendemain, sa maman le chercha partout, elle ne le trouva pas, ni personne d’ailleurs ! Le malheureux garçon avait été enlevé par l’Ankou et plus jamais on n’entendit parler de Loïc.

Certains racontent que celui qui est poursuivi par l’Ankou peut faire autant de fois le tour du champ, sans jamais trouver la sortie.

Mon grand-père reprit ses esprits et me souhaita une bonne nuit me disant de ne pas cauchemarder. Il ne ferma pas tout de suite la porte, il déclara :

Clémence, j’ai une dernière chose pour toi ! Monsieur et Madame De La Bibine Au Sousoffe ont un fils, comment s’appelle-t-il ?

Il éteignit la lumière et je m’endormis pensant à ces dernières paroles.

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