Le coupeur de feu
L’histoire que je vais vous raconter parle de mon arrière-grand-père maternel, Alphonse.
Il habitait avec sa femme à la campagne dans un petit village et était mineur dans les mines de charbon du Pas de Calais. Elles ont été fermées depuis, pour laisser place à des terrils de charbon dont un terril transformé en piste de ski artificielle.
Il connaissait tout le monde et tout le monde l’appréciait dans son village.
Son métier était difficile et dangereux avec les coups de grisou, des explosions de gaz. Les mineurs étaient souvent blessés avec des brûlures corporelles assez graves. Et parfois il y avait des morts.
Alphonse aimait se porter volontaire pour aider les blessés avec les pompiers.
Un jour, un vieil homme vint le voir et le prit à part. En voyant sa bienveillance, ce vieil homme lui confia son secret.
Il était « coupeur de feu » cela signifie qu’il soignait les brûlures et les douleurs liées aux brûlures. Il atténuait les souffrances des brulés grâce à ce don.
Il dévoila à mon arrière-grand-père son grand secret et lui apprit à guérir les brûlures des gens. Il voulait transmettre son don avant de mourir.
Le vieux monsieur lui expliqua longuement les règles à respecter : ne jamais dévoiler le don, ne jamais recevoir d’argent en échange des guérisons. Les personnes peuvent remercier avec des cadeaux ou autres mais jamais avec de l’argent.
Si ces règles ne sont pas respectées, il arrivera malheur et on perd le don, c’est pourquoi mon arrière-grand-père ne nous a jamais dévoilé son secret.
Il était souvent appelé dans son village pour soigner les brûlures. En effet, à l’époque les habitants du Pas de Calais utilisaient des poêles à charbon pour faire la cuisine et faire chauffer l’eau car il n’y avait pas l’eau chaude dans les maisons. Les accidents domestiques étaient très fréquents.
Les brûlés soignés par le coupeur de feu n’éprouvent plus de souffrance après l’intervention et les brûlures sont effacées ou extrêmement atténuées.
Ce don peut être exercé sur les hommes comme sur les animaux.
Aujourd’hui encore, certains hôpitaux de Paris font appel aux « coupeurs de feu » pour les cas extrêmes, comme les grands brûlés lors d’accidents de la route. Mais ils sont de moins en moins nombreux.