« Vous feriez ça à votre mère ? »

C’est ce qu’a demandé mon oncle ce dimanche 6 juin 1993, le jour de la fête des mères, où un bouquet de fleurs à la main, notre héros venait de recevoir un coup de pied dans la mâchoire.

 Il s’appelle Pascal P…, il n’a pas d’enfant, vit dans un quartier pauvre d’une ville du 92. Il est cultivé, avec un bon travail et un bon salaire qui lui permet de nourrir sa famille. C’est un homme qui a des valeurs et des principes, comme : ” l’argent ne fait pas le bonheur” ou encore “la famille avant tout”.

Nous sommes à un an de l’élection européenne quand Pascal prend la ligne B du RER et descend Gare du Nord pour chercher un bouquet… Arrivé sur place il part chercher le plus beau bouquet pour sa mère, Marie Martine, divorcée, deux enfants qu’elle doit nourrir, élever et habiller avec un salaire d’infirmière à l’école Paul Bert. Arrivé devant la boutique Debeaulieu dans la rue Henry Monnier, il prend du temps pour choisir de belles fleurs. Au bout de 10 min, il repart avec un énorme bouquet à la main, une multitude de fleurs, allant de la rose au muguet en passant par le coquelicot et le lys.

Dans le train du retour vers 11 h, c’est blindé de monde, tout le monde s’écrase c’est de la folie pure. On peut y trouver des gens de 6 ans à 70 ans, Il y a des jeunes de forte corpulence, la vingtaine, peau claire, tous assis là, capuche, sac à dos, lunettes, tout en noir, écouteurs aux oreilles, rigolant assez fort. Ce sont eux qu’on remarque en premier en arrivant dans ce wagon surpeuplé…

Une vieille dame veut s’asseoir car elle ne se sent pas bien, elle demande gentiment de l’aide aux jeunes… Les jeûnes rigolent et la bousculent ! À ce moment-là Pascal, essaye de la rattraper, et demande gentiment aux jeunes de se décaler. Un des jeunes le frappe, mon oncle riposte ! Tout ça pour une vieille dame qui ne se sentait pas bien, mon oncle a reçu un coup dans la mâchoire. Il ne pouvait manger que de la soupe et il est tombé malade. Il a perdu 20 kilos.

Aujourd’hui il est rétabli et son entourage pense au fait qu’il aurait pu mourir. Avant de partir la mâchoire cassée, dégoulinant de sang, il a dit aux jeunes du wagon : « Vous feriez ça à votre mère ? »

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