Une si longue absence

Ma grand-mère durant mon enfance m’a raconté beaucoup l’histoire de sa famille et particulièrement son père qui a combattu pendant la seconde guerre mondiale.

Mon arrière-grand-père s’appelait Emile. Il s’est engagé dans l’armée française. Il est parti du foyer en 1939 et il n’est revenu que six ans plus tard en 1945.

Elle me racontait que quand il est revenu, elle ne le reconnaissait plus.

“les premières années étaient les plus difficiles mais du fait de la Poste on pouvait lui envoyer des lettres régulièrement. Mais un jour on nous a informé ma mère ma sœur et moi qu’il avait été fait prisonnier mais nous ne savions pas où”

Ma grand-mère qui habitait à l’époque une ville avait très peur des bombardements. De ce fait, sa mère l’envoya avec sa sœur à la campagne chez sa grand-mère.

Elle y a vécu pendant 1 an. Mais après un an, elle a demandé à sa mère de la rechercher puisqu’elle avait du mal à vivre à la campagne car là-bas, elle était “la Parisienne”.

Sa mère à l’époque avait un commerce de vêtements, c’était le domicile. A l’époque comme Paris était sous domination allemande, pour se nourrir il fallait avoir des tickets de rationnement. “A ton âge, 15 ans, on avait droit à un litre de lait par semaine, mais j’avais de la chance car un de mes oncles avait une boulangerie. On avait donc plus de pain et parfois des tickets de pain en plus qu’on échangeait contre de la viande.”

Après deux ans sans avoir de nouvelles, le nom de son père était noté dans un journal qui référence les prisonniers ayant traversé la frontière allemande. Elles ont enfin su où il était et ont pu lui envoyer des lettres. Mais les lettres étaient contrôlées et de très petite taille. Alors comme elles pouvaient envoyer de la nourriture, elles cachaient des messages dans des biscuits ou dans du saucisson. Mais il fallait être discret car la nourriture était aussi contrôlée. Il fallait faire de petits messages et bien les cacher. Elle passait des journées entières avec sa mère pour trouver le bon endroit.