Les aventures de Mathieu

Cela s’est passé il y a trois ans durant l’été. Mon cousin, Mathieu, avait dix-huit ans depuis 5 mois et travaillait au Monoprix des Champs Élysées pour gagner un peu d’argent. Un soir il décida de voir ses quelques amis qui étaient restés à Asnières. Il alla donc à une soirée organisée par l’un d’entre eux et s’en alla vers 23 heures avec deux de ses amis, un garçon et une fille, car il devait travailler le lendemain.  L’alcool les avait un peu mis en joie et lorsqu’ils virent le vieux scooter, abandonné depuis 18 mois devant leur lycée, ils entreprirent de faire des photos de la vieille carcasse.

Alors qu’ils rigolaient, peut-être un peu trop fort, un vieux monsieur, caché derrière ses rideaux, les observait. Il appela la Police dénonçant alors « trois jeunes complètement bourrés détériorant la propriété d’autrui et qui étaient si bruyants que tout le quartier allait être réveillé ».

Quelques minutes plus tard la Police est arrivée et a constaté les dégâts : un vieux scooter dans la rue avec trois jeunes un peu joyeux prenant des photos dessus. Apparemment ils n’avaient rien à faire en cette nuit de mois d’août car les policiers passèrent les menottes à mon cousin et ses amis, direction le commissariat. Mathieu avait ses menottes accrochées à sa chaise à l’image d’un dangereux criminel. Les policiers interrogèrent les trois ados et les accusèrent d’être des délinquants. A trois heures du matin, la Police a appelé mon oncle, lui racontant ce que mon cousin était supposé avoir fait et lui demandant de venir chercher son « délinquant » de fils car ce dernier avait trop bu.

Lorsqu’il entra dans le commissariat mon oncle Luc retrouva les parents des deux amis de Mathieu et bien qu’ayant « la tête dans le gaz » ils étaient assez réveillés pour constater que leurs enfants n’étaient pas saouls.

Finalement Luc et Mathieu rentrèrent chez eux. Le jour suivant, ils retournèrent au poste de police et firent remarquer que le scooter était abandonné depuis plus d’un an et que peut-être le vieux monsieur avait un peu exagéré à propos du bruit. En tant qu’avocat Luc savait que l’affaire allait être classée en un jour. Heureusement, cette dernière n’a pas été présentée au Tribunal.

Quelques jours plus tard Mathieu se fit voler son téléphone et lorsqu’il voulut enregistrer une plainte, la policière refusa de la prendre prétextant qu’il ne connaissait pas le code IMEI de son mobil. Alors, mon oncle revint encore une fois au commissariat et fit remarquer à la policière : «Quand quelqu’un vole votre portefeuille, je ne suis pas sûr que vous connaissiez les numéros de série des billets qui s’y trouvent». La fille ne sut quoi répondre et demanda de l’aide à son supérieur qui lui répondit d’enregistrer la plainte.

Depuis cet été, mon cousin se méfie des policiers et ne prend plus de photos avec ses amis dans la rue, la nuit.

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