Les accidents du dictateur

En février dernier, l’ex-président tunisien, Ben Ali, a été chassé par son peuple. Pendant son « règne » il a tout fait pour garder le pouvoir en éliminant les opposants. Ceci a aussi touché mon entourage, alors voici mon histoire de famille :

Le 3 décembre 1988, un an après l’élection de Ben Ali, mon grand-oncle, Abdellatif âgé de 56 ans, conduisait sa voiture en direction de La Marsa.

Abdellatif était le cousin germain de mon grand-père, Mansour.  Il était le pilote officiel d’Habib Bourguiba, le Président précédent. Pour Ben Ali, il était l’une de ses cibles car il avait décidé d’éliminer tous les acteurs du régime de Bourguiba, afin de n’en laisser aucune trace.

Mais après son arrivée, ma famille n’eut plus aucune nouvelle de lui. Sa fille, chez qui il devait se rendre, l’attendit toute la nuit. La voiture et toutes ses affaires personnelles avaient disparu. Ils appelèrent donc la police, et après enquête, elle retrouva dans l’eau la voiture et bien sur le corps de mon grand-oncle.

Mon grand-père, qui à l’époque était l’un des capitaines du port, alla identifier le corps et remarqua la marque d’une blessure par balle dans la nuque d’Abdellatif. L’autopsie de la police attribua la mort de mon grand-oncle à un accident de voiture.

 D’après mon grand-père, ils ne purent contester contre l’autopsie de la police, s’ils ne voulaient pas avoir eux aussi quelques problèmes.

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