Fruit défendu

Vers 1270, le laird de Colstoun épousa la fille de son voisin, le magicien Hugo de Gifford.

     Alors que le cortège nuptial se dirigeait vers l’église, le magicien s’arrêta sous un poirier et cueillant une poire la donna à sa fille en lui disant “qu’il était incapable de lui fournir une dot, mais que aussi longtemps que cette poire serait gardée en bon état l’avenir de Colstoun serait florissant, tandis que si on l’endommageait, l’infortune suivrait sûrement”.

     L’ordre fut obéi et la poire fut gardée intacte pendant de nombreuses années. Elle paraissait toujours aussi appétissante qu’au moment où elle avait été cueillie.

     Les affaires de Colstoun prospérèrent, la propriété s’agrandit et fut érigée en baronnie.

     Or en 1689, le 18e laird George Brown de Colstoun épousa lady Elisabeth Mackensie, fille de George, 1er comte de Cromatie.

     Cette personne fut fort étonnée que cette poire, datant de plus de 400 ans, fut aussi fraîche que si elle avait été cueillie le matin même, et voulant connaître le goût que pouvait avoir un pareil fruit, elle mordit dedans.

Instantanément la poire se flétrit et se dessécha, et les malheurs ne tardèrent pas à fondre sur la maison de Colstoun.

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