Le grand destin du clandestin

 Une enfance orpheline, la violence, la guerre, et le destin. Voilà à quoi se résume l’histoire que je vais vous conter, mais cette histoire n’appartient pas à n’importe quelle personne, c’est celle de mon grand-père paternel. Lorsque mes cousins et moi allons rendre visite à ma grand-mère, celle-ci ne peut s’empêcher de raconter une fois encore l’histoire de notre grand père inconnu, mort bien avant notre naissance.

Marcel, mon grand-père, est né en Martinique au pied d’un magnifique volcan en 1910 ; durant les premières années de sa vie, il perdit ses parents et dut être reçu dans une autre famille, mais sa nouvelle famille le maltraitait surtout son beau-père qui le battait jusqu’au sang. A l’âge de sept ans, il décida donc de s’enfuir et embarqua à bord d’un cargo de marchandise. Il ne savait pas où cela allait le mener mais le plus important était de quitter son pays. Il fut retrouvé quelques jours plus tard par des militaires qui le traitèrent de passager clandestin, mais puisqu’il n’était qu’un enfant, ils le prirent, après plusieurs jours de réflexion, dans l’armée en tant que « mascotte ». Selon lui, le destin l’avait sauvé, il préférait mourir à la guerre pour sa patrie que d’être tué sous les coups de son horrible beau-père. La suite est simple, là-bas, il rencontra ma grand-mère et après le service ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants.

Peut-être est-ce une fin banale, mais notre grand-mère concluait toujours en nous disant : « Voyez la chance que vous avez de pouvoir posséder une famille qui vous aime ; alors profitez pleinement de chaque instant de bonheur qui vous est offert. »

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