Le balafon magique de l’empereur mandingue
L’histoire se passe au XIIIe siècle sous le règne de Soundiata Keita, fondateur de l’empire du Mali.
Dans cette région d’Afrique, chaque grande famille a son griot.
A l’époque de Keita, les Fakoli exerçaient le métier de griot, de conteur. Chaque famille de Fakoli possède un balafon.
Ainsi, quand l’empereur souhaitait transmettre un message, on sortait d’abord le balafon impérial, on en jouait et on transmettait ensuite le message. Cet instrument, nous l’appelons le « Sosso Bala ».
Le Sosso Bala de l’empereur a traversé les siècles.
La famille Fakoli détient toujours ce balafon dans une case de Niagasola en Guinée et chaque année on en joue une fois lors d’une cérémonie afin de perpétuer le souvenir de l’empire mandingue.
Seuls des orphelins peuvent assister au moment où l’instrument est dévoilé, car sa puissance est telle qu’il pourrait tuer les parents de ceux qui assistent à la cérémonie. Une fois qu’il est sorti, tout le monde peut venir. Le balafon réintègre ensuite sa case.
La case où est gardé le Sosso Bala est un lieu surnaturel. On dit que le toit de paille est tressé sur le sol et qu’à force de prières, il se pose de lui-même au sommet.
On explique cela par la légende de Fakoli.
Juste avant que la dernière bataille entre Soundiata Keita et son ennemi Soumaourou Kanté soit livrée, tous les nobles et les griots se réunirent dans la case et Fakoli, malgré sa petite taille, se courba comme les autres pour entrer. Tous se moquèrent de lui.
Fakoli décida alors de leur montrer qui il était vraiment, après quelques invocations, il se mit à grandir démesurément, colla tous les moqueurs au mur et souleva le toit jusqu’à « décoiffer » la case.