Le général G.O.
Mon mari était médecin militaire et nous avons beaucoup voyagé d’un pays à l’autre.
Ce n’était pas toujours facile de communiquer et de s’intégrer, surtout quand on ne parlait pas la langue, mais je crois que le plus difficile pour moi a été l’époque où, en fin de carrière, il a été posté à Amélie-les-Bains. Les gens parlaient catalan et ne faisaient aucun effort vis-à-vis des “étrangers” qui ne parlaient que français. La vie avait été plus facile avec les Algériens, eux au moins étaient ouverts et souriants.
Je rêvais depuis longtemps de passer des vacances au Club Med, mais comme nous avions trois enfants, cela nous aurait coûté très cher et puis, ça n’intéressait pas mon mari.
Quand il a pris sa retraite, il était devenu général. Il a voulu me faire plaisir et il a postulé pour devenir médecin du travail au Club Med. Ils l’ont embauché et, pendant dix ans, il a accompli des missions dans de nombreux centres. C’est comme ça que j’ai pu aller au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Nous y restions jusqu’à trois semaines chaque fois et mon mari s’occupait de la santé des animateurs, les « G.O. », les « Gentils Organisateurs », comme on les appelait au Club Med.
C’était amusant de les entendre appeler mon mari par son prénom et le tutoyer.
Ça le changeait des « Mon général ».