Alsacien avant tout
J’ai grandi dans un petit village dans les montagnes à côté de Grenoble, mais en fait, je suis d’ascendance alsacienne du côté de ma mère et j’ai donc passé mes vacances dans cette région.
L’histoire a fait que si mon grand-père est né français entre les deux guerres, son père, lui, était né allemand puisque l’Alsace avait été annexée avec la Lorraine en 1871. En 1940, mon grand-père est devenu allemand à son tour car la région faisait de nouveau partie du Reich.
Tout ce passé a fait que la culture alsacienne compte beaucoup pour notre famille. Nous célébrons les fêtes alsaciennes, nous apprécions la gastronomie alsacienne.
C’était bizarre d’être alsacien après la guerre. Mon grand-père avait dû germaniser son prénom pendant et retrouver ensuite son prénom français après.
Quand il a voulu s’inscrire à l’université, il a eu du mal à justifier qu’il était bien français, même s’il était né de père allemand.
Quand il s’est installé dans les Alpes, il a subi une certaine hostilité parce qu’il était alsacien, pour les gens, c’était comme un Allemand.
Cet attachement tranche avec le côté paternel de la famille dont les membres étaient isérois, italiens et espagnols. Il n’y a pas eu d’enracinement culturel avec eux.
C’est drôle de se sentir alsacien quand on porte un nom typiquement espagnol.