L’audition

C’était en 1947, j’avais 18 ans et je venais de terminer le Conservatoire de Paris avec un Premier Prix de piano. Plusieurs possibilités s’offraient à moi, l’une d’elle consistait à postuler auprès de la célèbre Nadia Boulanger pour devenir son élève. Nadia Boulanger était une légende vivante, elle était pédagogue, cheffe d’orchestre et de chœur et compositrice . Elle avait connu Fauré, Gounod et Saint-Saëns et donné des leçons de composition à Gershwin comme plus tard elle en donnera à Daniel Barenboïm, Leonard Bernstein, Michel Legrand ou Quincy Jones. La liste de ses élèves illustres est interminable!

Mon père m’a conduite jusqu’à Fontainebleau où elle enseignait au Conservatoire américain, uniquement en anglais ou en latin !

J’ai essayé d’interpréter une sonate de Mozart, mais j’étais tellement pétrifiée de terreur que je l’ai massacrée. Heureusement, j’avais de sérieuses références et on m’avait chaudement recommandée. Nous avons reçu une réponse positive peu après. J’étais très émue. Malheureusement, mes parents ont préféré que je devienne professeur de piano dans un conservatoire d’arrondissement à Paris où je me suis mortellement ennuyée. J’ai eu des regrets toute ma vie.

Par la suite, j’ai quand même eu la chance de devenir accompagnatrice à l’opéra de Paris.

Nicole Rivière (1929-2025)

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