Les galères algériennes

Dans les années 1970, nous habitions en Algérie, et mon mari s’est fait arrêter à l’aéroport parce que les Algériens l’ont pris pour un espion. Il s’est retrouvé en prison où il a passé deux jours.

Je l’attendais à Paris et j’étais morte d’inquiétude.

Quand j’ai appris ce qui se passait j’ai contacté l’entreprise pour qui mon mari travaillait. Ils construisaient une usine sidérurgique à El Hadjar à l’est d’Alger. Le patron a téléphoné à la police qui l’a sorti de sa cellule pour l’expédier en France par avion.

A la même époque, je devais avoir une petite trentaine d’années, il nous est arrivé une autre mésaventure à Anaba à l’ouest d’Alger. Nous avions laissé nos vêtements sur une plage sous un gros caillou pour aller nous baigner. Quand nous sommes sortis de l’eau, ils avaient disparu emportés par la petite marée. Plus de clés, plus d’argent, plus rien ! Je me suis retrouvée en bikini, et mon mari en slip de bain et forcément des gens sont arrivés du village voir ce qu’il se passait.

Le chef du douar est arrivé lui aussi et a promis à mon mari qu’il me garderait sous sa protection. « Ne t’inquiète pas, on est tous frères. »

Pendant que j’attendais sur la plage, vêtue d’une djellaba qu’on m’avait prêtée, il est parti à 30 km de là, en vélo, pieds nus, chercher de quoi nous tirer d’affaire.

You may also like...