Pour un pastis avec toi, je ferais n’importe quoi…

Durant l’été 1961 en Algérie dans la région nord de Batna mon père n’ayant alors que 6 ans, toute la famille avait organisé une grande journée pêche. Ce genre de réunion de famille comportait une trentaine de personnes et reposait sur une règle simple : les hommes pêchent le poisson, les femmes le font cuire. Tout près de leur « campement » coulait une rivière relativement étroite, au courant fort, de laquelle émergeaient six ou sept rochers, et de l’autre côté on apercevait une petite colline. Mon grand-père paria alors avec son frère une bouteille de Pastis qu’il pourrait traversée la rivière sans tomber dans l’eau simplement en sautant de rocher en rocher. Mon grand-oncle persuadé qu’il n’y parviendrait pas releva le défi. C’est alors que mon grand-père s’élança sur chacun des rochers pour arriver sur l’autre rive aussi sec qu’il était parti, il monta alors sur la colline et nargua son frère avant de redescendre et de réitérer son exploit. La bouteille de pastis lui fut remise et ne tint pas toute la journée, d’ailleurs après tout, sous cette chaleur et après ces tensions extrêmes, même la pèche est un sport assoiffant.

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