Un grand numéro de claquettes

Mon père a grandi dans une petite ville à la frontière du Sénégal et de la Mauritanie qui se nomme Rosso. Ces deux pays sont séparés par le fleuve Sénégal. Les Rossossois sont connus pour être de grands nageurs.

Mon père, alors âgé d’une dizaine d’années, allait avec des amis à lui au bord du fleuve.

Il jouait à un jeu qui consiste à jeter une claquette dans l’eau et à attendre le signal du lanceur pour aller la chercher. Le premier qui l’attrapait lançait à son tour la claquette. Moussagnas, un ami de mon père, était le meilleur nageur de sa génération. Il arrivait facilement à attraper la claquette en premier. Ce jour-là, il décida de lancer très loin la claquette et de bien attendre que le courant l’emporte avant de donner le signal.

Mon père et sa bande se précipitèrent pour attraper la claquette mais elle était tellement loin que petit à petit les amis de mon père faisaient demi-tour. Sans surprise, Moussagnas attrapa la claquette. Ne restaient plus que mon père et lui. Il dit à mon père qu’ils allaient traverser le fleuve. Mon père n’était pas d’accord mais quand il a tourné la tête, il s’est rendu compte qu’il était très loin de la côte et qu’il était plus prudent de traverser le fleuve avec Moussagnas plutôt que de faire demi-tour tout seul. Ils ont traversé le fleuve. Pour mon père, ce fut la première d’une longue série de traversées.

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