Les voisins de là-bas

Mes grands-parents vivaient en Algérie dans une ville nommée Tlemcen. A la suite de la guerre et de l’indépendance de l’Algérie en 1962, ils durent quitter le pays, où ils avaient grandi et travaillé, d’une manière précipitée.

En Algérie, tout le monde se connaissaient, se côtoyaient. Il y avait une confiance mutuelle entre les habitants du quartier et une grande convivialité. Après l’indépendance du pays, mes grands-parents et leur famille durent abandonner leurs biens, leurs affaires, leur logement et partir avec seulement quelques valises en France Métropolitaine. Ce fut un traumatisme pour eux. Ils voyagèrent par bateau jusqu’à Marseille et prirent le train pour Paris sans rien connaître de leur avenir. Arrivés dans la capitale, ils habitèrent dans un studio de la place Clichy pendant près de six mois. Ils étaient huit dans le studio : mes grands-parents, mes arrières grands-parents, mes grands-oncles et grands-tantes et leurs enfants.

Mon grand-père, qui avait un salon de coiffure en Algérie, qu’il avait abandonné brutalement, eut beaucoup de mal à trouver un emploi. Ce fut un déracinement total. De plus, les Parisiens étaient indifférents à leurs problèmes. Puis, en 1964, ils furent logés dans un HLM à Courbevoie où, par le plus grand des hasards, ils eurent comme voisins de grands amis qu’ils connaissaient de Tlemcen. Une semaine après leur emménagement, mon père naquit. Au fil des années, mes grands-parents se sont bien intégrés à la vie parisienne et ont habité, depuis ce jour à Courbevoie, dans ce même appartement, jusqu’à la fin de leur vie avec leur plus intimes amis et voisins.

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