Le jour où mon papy fut sauvé des flammes
Mon grand-père a effectué son service militaire en Algérie pendant la guerre d’indépendance.
Un jour de 1962, où il était de repos, il voulut chauffer une bassine pour faire une lessive. Il jeta de l’essence sur ce qui restait du feu de la veille pensant qu’il était éteint et qu’il pourrait le ranimer. Mais les braises n’étaient pas éteintes et une immense flamme jaillit. Il se retrouva embrasé jusqu’à la tête.
Il était charpentier de métier et son réflexe fut de courir vers l’atelier de la caserne, plein de poussière de bois. Quelle mauvaise idée !
Dans sa caserne étaient retenus des prisonniers algériens qui travaillaient. Ils ont enlevé leur turban, se sont précipité sur lui, l’ont couché à terre et ont étouffé le feu avec leurs turbans. Et ils lui ont sauvé la vie ! Mon grand-père les a énormément remerciés. Il nous dit toujours que s’il n’avait pas été très constamment respectueux de ces prisonniers, ils l’auraient peut-être laissé mourir.
Aujourd’hui à 83 ans il a toujours une cicatrice au bras, et un souvenir ému de cette aventure.