L’horreur
A cinq ans, on m’avait interdit d’aller à l’enterrement de mon grand-père, mais, je devais avoir sept ans quand mes parents m’ont emmenée visiter Oradour-sur-Glane pour la première fois. Je m’en souviens encore. Ma famille habitait à quelques kilomètres et nous y sommes retournés souvent.
Pour mon père, c’était encore plus marquant. Il avait dix-sept ans en 1944, et il étudiait à Limoges quand la division Das Reich a massacré tous les habitants du village. Il s’est rendu sur les lieux avec toute sa classe le lendemain ou le surlendemain.
Il a vu des choses terribles. Les SS avaient éventré une femme enceinte et assommé le bébé contre le mur des toilettes. Il y avait encore du sang partout.
Impossible d’oublier ça.