Une chance à saisir
C’était à la fin de la guerre, en 1945, lorsque les Allemands fuyaient la France.
Ils prenaient des otages dans les villages avec eux pour ne se protéger pendant leur débâcle.
Mon grand-père qui avait à ce moment 18 ans s’est retrouvé dans l’une de ces charrettes, pris de force avec plusieurs autres jeunes d’une vingtaine d’années.
Les Allemands qui les avaient embarqués se sont arrêtés à mi-chemin, à côté d’un village pour boire et se reposer. Lorsqu’un vieil homme qui habitait là en profita pour passer discrètement à côté de la charrette et dire aux otages :
“Allez-vous-en, sauvez-vous… Ils vont vous tuer !”
Mon grand-père l’écouta et prit le risque de s’enfuir et de se cacher dans les bois avec d’autres jeunes de la charrette mais pas tous car certains avaient trop peur.
Quelque temps après, il apprit que les corps des jeunes qui ne s’étaient pas enfuis avec eux avaient été retrouvés dans ce même village. Ils avaient été exécutés par les Allemands avant de continuer leur route.
Sans les conseils de ce vieux monsieur, mon père ne serait pas né et moi non plus.