Les prétentieux

Matin et soir ma mère trayait les vaches dans notre ferme de Grézels, un village de 300 habitants en plein cœur du Lot-et-Garonne. Moi, elles me faisaient peur, les vaches, alors, je ne m’en approchais pas trop. J’étais petite.

Mon père est mort quand j’avais sept ans. C’est lui qui avait conçu l’organisation de la ferme avec le hangar à fourrage entre l’étable et l’écurie.

Ses parents étaient des paysans « évolués », ils avaient des valets de ferme chez eux même s’ils n’étaient pas très riches. C’était comme ça à l’époque. Mes grands-parents avaient tenu à ce que leur fils poursuive son instruction après l’école primaire. Il est parti en pension dans la maison d’un boucher que mon père connaissait parce qu’il leur avait acheté un veau.

C’était en 1915 et ça ne se faisait pas dans le village d’envoyer un garçon au cours complémentaire à Puy-L’Evêque, à plus de 5 km de Grézels, alors qu’il pouvait travailler à la ferme.

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